JANUS
Opéra réunissant vingt musicien.nes, un chef d’orchestre, trois comédien.nes, un chœur d’adolescents, Janus sera l’aboutissement de quatre années de collaboration entre le théâtre de la renaissance, le Grand Sbam, et Antoine Arnera, artiste associé depuis 2018.
Conjurer la trouille en se branchant sur le cosmos
C’est en compagnie du Sbamorch, organisme symbiotique et zoo-machine à son, avec Hypnopompe la chamane et sa poupée Léonis, au rythme des commentaires éclairés de György le guide et du chant des chanterelles, que vous allez vivre une expérience mutante, gazeuse et vibratoire, à la lisière de la Tshishma, nôtre univers Jumeau.
Dans son Janus, le Grand Sbam soutient avec humour et poésie un élan vers une reconnexion de l’humain au monde du vivant. Il interroge le compost, les fossiles et les morts par le biais de pratiques inédites, dans un triple hommage à un courageux scientifique, une biologiste et philosophe révolutionnaire et un puissant esprit du peuple Innu ayant la particularité de s’exprimer à travers les pets. Merci à Jean-Pierre Petit, Donna Haraway et Matshish Kapéu pour leur source d’inspiration intarissable.
Hybridations, espèces compagnes, zoopunk, univers connectés, expériences de transe cognitive, c’est autour de ces thématiques que Janus nous entraîne dans un imaginaire débridé, ouvrant par les voies du son et du théâtre les cages invisibles édifiées par la trouille de notre civilisation en cours de délitement.
Note d’intention d’Antoine Arnera : « Chasser les idées noires pour laisser place au trouble ; créer des imaginaires, des « parentés dépareillées » ; trouver une autre façon d’être au monde… Autant de réflexions qui m’animent et m’inspirent, en tant qu’être humain et compost en devenir dans ce monde étrange trop plein de rationalités et de paradoxes. En Janus, il s’agit de faire monde avec, et non de s’imposer au monde. Nous pénétrons dans le chthulucène de Donna Haraway, où l’homme cesse d’être un élément central au dessus de la nature et subsiste uniquement par sa capacité à s’hybrider pour retrouver une place dans le tumulte du vivant. En faisant le choix d’écrire le scénario avec le sociologue Thomas Arnera je me suis imposé une démarche et une recherche à la fois philosophique et artistique, tout en mettant un pied dans les mondes délirants de la biologie et de l’astrophysique. J’ai choisi de créer une histoire sur mesure plutôt que de me baser sur un livret préexistant imposant sa forme et sa prose. L’écriture procède d’un jeu de ping pong entre le scénario, la composition musicale, la mise en scène et la création scénographique. L’orchestre sera sur et en scène, participant physiquement à l’expérience partagée avec le public et un chœur en salle. L’idée est de troubler les rôles, de briser un peu la distance public/artistes, mais aussi chanteurs/instrumentistes, comédiens/musiciens etc… En embarquant tout le monde dans un scénario à Milles queues Milles têtes… Un opéra Chthulu dont nous sommes les héros ridicules et burlesques. Mise en scène : J’ai choisis de confier la mise en scène à Guillaume Baillart, comédien et metteur en scène œuvrant au sein du groupe fFTMS, dont je suis un grand admirateur. Son esthétique radicale vise souvent une forme d’efficacité et de sobriété en termes de moyens techniques. Un projet de l’envergure de Janus nécessite un cerveau capable de rendre claire et digeste une telle débauche d’idées et de paramètres. C’est après avoir assisté à sa magnifique mise en scène du Merlin de Tankred dorf et à son tartuffe en solo qu’est née en moi l’envie irrésistible de travailler un jour avec Guillaume «